dimanche 31 mai 2015

Invocation à Hécate du Temple of Ascending Flame

Traduction et adaptation de Serpentine
Artiste: Warwick Goble

 Je me tiens au croisement des Cieux, des Enfers et des Terres
J'ouvre la Porte du Soleil Couchant pour emprunter la Voie d'Hécate,
Reine de toute sorcellerie,
Mère des Dieux !
Déesse de la Nuit;
Entends ma prière, viens à moi !
Répands tes bénédiction sur mon âme
Qui cherche la Connaissance et le Pouvoir du Néant !
Dame de la Flamme Noire
Guide-moi sur les Voies de la Nuit avec ta Torche de Gnosis,
Étreins-moi  dans l'extase de la possession
Livre-moi les Clefs de la Sagesse des Anciens !
Déesse des Carrefours de l’Âme,
En ton nom, par ton pouvoir, j'ouvre la Porte de la Lune,
J'offre mon corps en tant que Temple pour ton Éternelle Essence
Alors que je m'élève forgée par ton Feu Sacré,
Non comme une mortelle créature d'argile,
Mais tel(le) l'Enfant du Dragon !
Dame du Chemin Sinueux,
Enflamme mon sang par ton Divin Toucher,
Imprègne-le de ton Fluide Stellaire,
Laisse-moi boire à ton Graal,
Source de toute magie, de tout pouvoir !
Première parmi les Dieux,
Ouvre les Portes du Royaume de la Nuit
Que je puisse ainsi descendre aux Enfers,
Par les Voies de l'Art Ancien !
Gardienne des Clefs Secrètes,
Viens, descends de ton trône ancien au Cœur du Néant,
des mondes au-delà du Temps,
Révèle-moi les secrets oubliés de l'Art,
La Gnose des Cieux et des Enfers !

Reine des Ombres,
Pénètre par les Portes de Chair,
A travers les Hauteurs, les Profondeurs,
Et que ta Flamme Noire me guide sur les Voies de l'Obscurité !
Hécate, Déesse-Dragon du Néant,
Éveille l’Étincelle Immortelle en mon âme,
Que je puisse brandir ta Torche à travers la Nuit Infinie

Source : Temple of Ascending Flame

vendredi 29 mai 2015

The Goddess Hekate de Stephen Ronan, partie 6 - Les Hordes d'Hécate de E. Rohde

Artiste : Louis Rhead

Section I
Hecate et les spectres hécatéens, Gorgyra, Gorgo, Mormolyke, Mormo, Baubo, Gello, Empousa, etc...

( Note de traduction : l'article qui suit est lui-même une annotation relevée dans un ouvrage. Il a été produit dans l'ouvrage Goddess Hekate pour sa richesse et l'originalité de son sujet. Une foule de références abrégées s'y trouvent et je ne peux, par manque d'habitude et de connaissances, vous les retranscrire. Je me suis donc attachée la plupart du temps à faire ressortir le texte.)

Hécate elle-même est décrite comme «  gorgô kai mormô kai mêmne kai polymorphé ».
Ainsi Hécate a le même nom que Gorgo, Mormo et Empouse. Baubo est aussi un de ses noms (Baubo est probablement identique à la « Baubô » mentionnée entre les autres « khthonioi » dans une inscription de Paros (voire les personnages masculins nommées Baubô, Babéis. Baubô peut difficilement être reliée étymologiquement au Baubôn déplaisamment familier dans Herond. ( bien que l'erreur fut répétée par Roscher, myth.lex.ii, 3025).
Personne n'a saisi comment un daimon femelle pouvait être nommée selon un « olisbos » mâle. La nature d'Hécate rend cela plus probable car elle est nommée « Ban », le bruit des chiens hurlant. Baubo, aussi, est le nom d'un gigantesque spectre nocturne. D'autre part ses « épikléseis » ou formes sous lesquelles Hécate, Gorgo, Mormo, etc, apparaissent, sont les noms d'esprits infernaux bien distincts.
« Gorgéra Akherontos gyné » dont « Gorgô » est probablement le diminutif d'un daimon ( elle est assimilée comme habitante de l'Hadès plus tôt dans l'Odyssée durant la « katabasis » d' Heraklés.).

Achéron, dont elle est la consort, a pu être considéré comme le seigneur du monde souterrain. Tout comme elle pu être la mère du dieu souterrain : dans Eschyle, Cassandre nomme Clytemnestre « thnonsan aidonmêtéra ». Dans cette phrase très frappante, il est impossible de comprendre « adon » dans son sens général, ou alors considérer la phrase entière comme une métaphore.
Pourquoi « mêtéra » en particulier ? Et, par dessus tout, quel est le propos sur Thnonsan ?  Clytemnestre, bien sûr, cela va sans dire, est appelée la « mère enragée d'Hadès », c'est-à-dire un démon femelle.
Excepté que ce à quoi elle est comparée, si la métaphore est prise en compte, est une véritable figure de légende.
De la même manière, en grec byzantin, « ton daimonon méter » est une tournure pour une femme méchante. En allemand aussi « la mère des démons » ou grand-mère, ou la femme ou la fiancé du démon ont souvent un sens métaphorique. Toutefois dans tous les cas, la comparaison invariablement implique l'existence de vraies figures légendaires auxquelles la comparaison se réfère. Et cela se répète souvent dans les folklore grec médiévale et moderne dans lesquels ces créatures apparaissent. Nous pouvons cependant conclure que le « thnonsa Aidon mêter » fut un visage de la légende grecque.

« Hades », dans ce contexte, ne peut être le dieu du monde souterrain, frère de Zeus et de Poséidon commun dans Homère et, en général, caractère courant en poèsie. Dans ce cas sa mère serait Rhea qui ne peut être identifiée à la « Thnonsa Aidon mêter ».
Dans les mythologies locales, il y a de nombreux dieux du monde souterrain dont chacun pourrait être nomms même vaguement « Aidés », nom générique pour ce type de divinité.
Toutefois la mère « enragée » du dieu du monde souterrain possède la plus indubitable ressemblance avec Hécate volant à travers la nuit sur les ailes du vent « psékhais nekéon méta Bakkhenonsa » ( Reiss la compare plus ou moins au «  chasseur d'Hadés »). Il semble presque qu'elles soient identiques : la légende locale pouvant très bien avoir fait d'Hécate la mère du dieu du monde souterrain (tout comme elle fut sœur d'Admète ou d'Eubule, donc d'Hadés). Si elle est identique à Mormo, elle devient ensuite la mère nourricière d'Achéron.
Ce titre est attribué à « Mormoléka Tithéné » d'Achéron dans Sophron.
« Mormo » est simplement la forme abrégée de Mormoleké comme Gorgo l'est de Gorgéra et aussi Mommô, et avec la métathèse de Mombro ( Mormol est mentionnée avec Lamia, Gorgô, Ephialtés, comme une créature légendaire.).
Mormo est également un pluriel : « ôsper mormonas paidaria » ( c'est-à-dire « errante », comme dans Hésiode, et comme les Erinyes dans symbolon pythagoricien, et le alastor, l'âme errante sans repos dont le nom dérive d'alastai.). A côté de cela, nous avons Ekatas qui est aussi un pluriel.

Mormô comme un croque-mitaine pour effrayer les enfants : « Mormô daknei ». Ainsi elle est la lamie monstrueuse enlevant les enfants. Quelques détails dans Friedländer (tel le surnom Lamô).
Mormo elle-même est nommée Lamia, « Mormons tês kai Lamias ». Avec Mormo, Lamia Gello est identifiée à un fantôme enlevant les enfants, fait déjà mentionné par Sappho.

Karko est un des noms de Lamia. Lamia qui est évidemment un nom général tandis que Mormo, Gello, Karko et même Empuse sont des Lamies particulières qui peuvent se fondre les unes dans les autres. Seules Morme et Gello coïncident, tout comme Gello et Empuse : « Gellô eidolon Emponséz » (Les empuses, lamies et mormolyces sont identiques).

Empuse, qui apparaît continuellement comme changeant de forme, est visible de nuit par les hommes mais est même plus souvent vue le midi ( comme l'Hécate de Lucian). Elle est, en fait, le daemonium meridianum connue par les écrivains chrétiens comme Diane. Pour les démons se manifestant à midi voir Rochhols (…).

Hécate pour autant qu'elle apparaisse comme une « eidolon » dans le monde d'en haut est identique à Empuse, tout comme Bordo, Gorgo, Mormo, ou encore Gello, Karko et Lamia (…). Ici, Hécate elle-même est décrite comme « un genre de lamie » qui est généralement considérée comme la mère de Scylla par Akousilaos, dans l'Eoiai hésiodique, et même il est expliqué dans le Krataiis homérique que c'est tout simplement Hécate. Le flou sur lecaractère et la confusion sur la personnalité est caractéristique à propos de ces fantômes et autres apparitions.

En réalité, les noms individuels ( dans quelques cas, les formes onomatopéiques suggérant la terreur.) sont originellement des appellations locales de fantômes. A force, tous suggèrent la même idée générale et sont cependant source de confusion. Au mieux, les plus connus d'entre eux sont identifiés à Hécate. Le monde souterrain et le royaume des fantômes est le foyer attitré de ces daimones féminins tout comme pour Hécate. La plupart d'entre eux, exception faite pour Empuse, cèdent en importance devant Hécate et sont relégués aux contes pour enfants.
Dans le cas de Gorgya (Gorgo) et Mormolyce (Mormo), le fait est clairement établi. Lamia et Gello arrachent les enfants mais aussi les « aorons » à cette vie, comme les autres daimones du monde souterrain : les Keres, les Harpies, les Erinyes et, également, Thanatos. Elles viennent vers la lumière, en provenance de leurs tanières souterraines (…). Empuse se manifeste sur terre à midi car c'est le moment où les sacrifices sont offerts aux défunts. Elle s'approche des offrandes faites aux créatures du monde d'en-dessous car elle en fait partie. (De la même façon le caractère chtonien des « seirenes » - très proches des Harpies- est démontré par le fait qu'elles surgissent au midi à l'instar d'Empuse et oppressent les dormeurs selon la démonologie populaire. (…)).

Daughters of the Elements de Lisa Thiel


Traduction et adaptation de Serpentine

Fille des Éléments
Fille de la Pluie
Fille du Tonnerre et de la Flamme
Fille de l'Aube et de la Lumière

Fille des Étoiles
Et Fille de la Nuit
Fille de la Terre
Et Fille des Arbres
Fille des Tempêtes et de la Brise
Fille de la Lune et de la Mer
Fille du Vent
Et Fille des Feuilles

Je suis les Éléments
Je suis la Pluie
Je suis le Tonnerre
Je suis la Flamme
Je suis dans l'Aube et la Lumière
Je suis l’Étoile
Et je suis la Nuit
Je suis la Terre
Et je suis les Arbres
Je suis Tempête et la douce Brise
Je suis la Lune
Et je suis la Mer
Je suis le Vent
Et je suis les Feuilles

mercredi 13 mai 2015

Sacred Way d' Abbi Spinner



Traduction et adaptation de Serpentine

Rendons-nous  au lieu sacré
Unis dans l'espace sacré
Nous vivons en état de grâce
Dans l'amour de la voie sacrée

Dans l'amour, mon aimé(e). (x3)
Dans l'amour.

lundi 11 mai 2015

Ouvrir les Portes de la Perception d'Awakening Avalon

Les quatre façons de se connecter grâce à la sagesse chamanique
Traduction et adaptation par Serpentine

Le monde du chamane est un monde multi-dimensionnel et magique. Les chamanes sont des guérisseurs, des femmes et des hommes-médecine de de cultures indigènes qui travaillent directement en prise avec les strates élémentales de création et jusqu'à être dans une profonde intimité avec la Roue de Vie. Les quatre directions : Est, Sud, Ouest et Nord correspondent aux éléments : Air, Feu, Eau et Terre, et forment une carte pour une pleine compréhension de la sagesse chamanique.
La sagesse chamanique peut enrichir vos vies par la découverte du potentiel caché dans vos cellules.
La perception est la clef de l'évolution de notre conscience.

Utilisez le guide ci-dessous en guise de passage vers l'extension de votre perception. Chaque élément est relié à une activité que vous pouvez réaliser au quotidien pour emprunter la voie chamanique et recevoir la sagesse de la terre.

1. Air : Méditer,
2. Feu : Peindre avec son âme,
3. Eau : Journal des rêves,
4. Terre : Créer un autel.


1. Air : Méditer
 
Artiste : Ida Rentoul


L'élément Air, l'Est, règne sur notre corps mental et ses motifs. Il est important pour commencer d'amener son esprit à un état de calme et de silence de façon à calmer et ouvrir notre perception.
Notre réalité est déterminée par ce qui nous préoccupe et pourtant avec une simple observation plutôt qu'une volonté d'implication de l'esprit, nous commençons à créer une attention libre.
Cette libre attention est une énergie qui peut ensuite être utilisée pour créer de nouveaux passages dans nos systèmes à la fois physiologique et énergétiques. Il en résulte une guérison et une transformation ainsi qu'un alignement avec la prise de conscience qui est initiée.

Ce processus d'observation plutôt qu'un engagement est appelé « Arrêt du monde » dans les traditions toltèques d'Amérique Centrale. Quand nous nous libérons du besoin de segmenter les choses, nous nous ouvrons aux aspects les plus profonds de la réalité. Au lieu de penser que nous savons que « l'arbre » avant nous est une essence particulière d'arbre, ou même un arbre, nous nous offrons la possibilité d'être simplement, à ce moment, la forêt en étant cependant en intime connexion avec « l'arbre ».

L'espace de méditation nous immerge régulièrement dans la nature, ce qui est essentiel quand nous empruntons la voie chamanique. Passez du temps dans la nature, avec la nature, loin de la civilisation, nous relie directement aux rythmes de l'Univers. Nous commençons à recevoir des aperçus de notre soi sauvage et cela se répercute dans notre entourage, la flore et la faune avec lesquelles nous cohabitons, et la terre.

Instructions à propos de l'espace de méditation :

1. Trouvez un endroit dans la nature. Cela peut être aussi bien éloigné que proche. Bien qu'un endroit éloigné et au cœur de la nature soit attrayant, il est bien de pouvoir trouver un emplacement qui vous permet d'avoir une pratique quotidienne facile. Comme dans toutes relations, l'engagement et la constance sont importants quand nous voulons établir une connexion qui prospèrera en magie et en puissance. Votre lieu doit vous permettre d'être suffisamment à l'aise pour y rester un moment.

2. La durée est variable. De cinq à treize minutes est recommandé. Si vous avez un programme chargé, même cinq minutes suffisent pour créer une bonne base de départ pour recalibrer votre être.

3. A l'approche de votre endroit, profitez de votre marche pour prendre le temps de vous libérer des pensées du quotidien et à votre sujet. Alors que vous prenez place, prenez un moment pour respirer et sentir la terre. Ensuite ouvrez votre attention à ce qui se passe autour de vous. Avec un regard calme et réceptif, observez avec vos sens...
- Écoutez les sons,
- Observez les plantes et les animaux présents,
- Touchez les feuilles, la boue, l'argile, les pierres,
- Humez les odeurs,
- (goûter est un des sens que nous n'explorerons pas sans une connaissance des plantes, mais vous pouvez goûter le monde autour de vous en imaginant qu'il pénètre chacune de vos cellules).

Au fur et à mesure de vos passages et du temps passé dans votre endroit, la nature se révélera d'elle-même. Vous pourrez constatez le changement des plantes avec les saisons et une profonde paix s'installera dans votre corps car vous passez du temps dans son environnement naturel. Il s'agit de la nourriture de l'âme de la voie chamanique.

2. Feu ; Peindre avec son âme 


Artiste : Ida Rentoul

L'élément Feu, le Sud, règne sur le corps astral, foyer de la créativité et de la passion. C'est la demeure de l'action, de l'expression de notre pouvoir personnel et de notre identité. Sur la voie chamanique, nous vivons le voyage du guerrier qui, à la fois, nous dissout dans tous les royaumes et renforce la conscience de soi de tel façon que nous pouvons être des enveloppes résilientes à travers desquelles le courant de toutes ses dimensions peut s'écouler.

Il est important d'honorer et de se réjouir de nos vécus. Ainsi nous offrons un moyen à toutes les différentes parts de notre être, à l'aide d'une expression créative, de cultiver le sens de la profonde guérison et de la gentillesse envers nous-même. En retour, cela nous donne de l'humour et permet de célébrer le chaos de la vie. C'est la façon chamanique...d'embrasser réellement que nous sommes une des manifestations multiples de la Création elle-même.

Instruction pour peindre avec son âme :

1. Pour ce travail élémentale, choisissez une part de vous à laquelle vous n'avez jamais donné le moyen de s'exprimer librement. Cela peut être une part d'ombre telles que la colère, la tristesse ou la peur. Ou encore une part de vous qui soit jeune ayant besoin de faire l'idiote, de s'amuser. Demandez vous qui a quelque chose à partager.

2. Rassemblez du papier et de la peinture – de la gouache toute simple et un rouleau de papier sont des bons choix. Nous recommandons un rouleau de papier car il peut se dérouler au fur et à mesure dans le temps avec l'émergence des différentes parts de votre être.

3. Allumez une bougie et aménagez votre emploi du temps pour ne pas être interrompu dans votre projet. Vous pouvez dédier à cette activité de larges plages de temps ou de petits moments en accord selon vos disponibilités.

4. Asseyez-vous et prenez quelques instants pour respirez, vous glissez et vous ouvrir à l'expérience. Autorisez la part de vous que vous avez choisi à être créative et à explorer un nouveau terrain.

5. Réfléchissez si la musique peut vous aider à vous connecter à cette part choisie. Parfois un choix particulier de musique peut susciter un flot artistique puissant riche en images. Si vous le préférez, le silence peut être le mieux.

6. Vous avez choisi votre première couleur, abordez le pinceau et le papier avec l'état d'esprit d'un débutant. Utilisez sa main opposée peut aider.

7. L'élément Feu évoque l'expérimentation et aussi d'abandonner les planifications et le perfectionnisme pour tenter quelque chose de nouveau. Aucune erreur ne peut advenir.

Le jeu est sacré, essentiel pour le développement d'un ego sain.

3. Eau : Le journal des rêves


Artiste : Ida Rentoul

L'élément Eau, l'Ouest, règne sur notre corps émotionnel et le subconscient. Dans ce royaume , nous nous ouvrons à nos désirs et nos sentiments. Les émotions puissantes sont l'essence nourrissant nos rêves dans la réalité. Dans de nombreuses cultures indigènes, l'Ouest est associé aux terres au-delà du monde connu, par-delà l'horizon de l'océan. Ces royaumes aquatiques existent en nous dans les plus profondes couches du subconscient et s'adressent à nous par le biais d'images, de symboles, de motifs et d'impulsions. Alors que nous avancons sur la voie chamanique, c'est un révélateur de la joie que nous avons dans le début du dialogue avec nos rêves. Dans le rêve, nous pouvons rencontrer des guides et des alliés et en apprendre sur nous d'une manière beaucoup plus large.

Si nous nous engageons dans le monde du rêve avec une grande attention, nos vies deviendront plus riches et connectées. Le subconscient est capable de percevoir 750 000 bits d'informations par seconde, alors que la conscience ne peut enregistrer et réaliser que 9 fonctions par seconde. C'est une étonnante différence entre ce que nous percevons normalement et ce qui existe effectivement à chaque instant. Tout cela se réconcilie lorsque nous commençons à travailler avec nos rêves. Les travaux sur les rêves augmentent la sensibilité, l'intuition et développe l'intégration.

Instructions pour la tenue d'un journal des rêves :

1. Une des façons les plus simples d'accéder au pouvoir de nos rêves est de créer un journal des rêves exclusivement dédié à cela. Vous pouvez choisir un cahier qui vous semble adapté au sujet dont les couleurs et les images vous parlent de profondeur et d'illumination tout à la fois.

2. Gardez votre journal et son style proche de votre lit afin qu'ils soient accessibles dès votre éveil.

3. Dès votre éveil, essayez de bouger le moins possible et couchez sur le papier les rêves dont vous vous souvenez. Essayez de faire le moins de choses possibles avant d'écrire (se lever, parler, ou tout autre chose distrayantes.).

4. Écrivez comme cela vient, ne vous souciez ni de grammaire, ni d'orthographe ou de chronologie.

5. Ecrivez à la première personne avec autant de détails possibles. Tout ce qui est survenu dans vos rêves est un message, les plus infimes détails. C'est en accordant de l'attention à ces choses que nous créons une connexion entre la réalité de veille et la réalité du rêve.

Et qui est pour dire que la réalité est le « Rêve » ?



4. Terre : Créer un autel
Artiste : Ida Rentoul

L'élément Terre, Le Nord, règne sur le corps physique qui est notre temple qui respire et qui marche. Par cet élément, nous honorons la Terre en faisant des choix qui nous connectent à la force, la fiabilité et l'enracinement de notre forme physique. C'est le seuil de l'initiation de nos incarnations actuelles. La voie spirituelle n'est pas seulement la transcendance du royaume physique pour quelque chose de supérieur ou meilleur. C'est un voyage qui apporte simultanément la lumière dans notre corps et la réalisation de l'Unité, ici, sur Terre. La sagesse chamanique célèbre et prend soin du corps physique. Une pratique dévotionnelle pour l'unité et la vie éternelle peut être cultivée de bien des façons. Le moyen traditionnel d'allier les mondes physique et spirituel est de créer un autel dans son foyer.

Un autel est un espace dédié à votre chemin spirituel. Il peut devenir un endroit où méditer ou prier,pour honorer ce qui est beau et plein de grâce à vos yeux. Un autel peut évoluer au fil des saisons et devenir un reflet de votre propre médecine.

Instructions pour créer un autel :


1. Pour créer un autel, choisissez et nettoyez son emplacement.


2. Placez une table ou une surface plane sur laquelle se tiendront vos éléments d'autel.



3. Soyez créatifs avec les éléments d'autel : objets naturels comme des coquillages, des pierres, des fleurs, des pommes de pin ou des feuilles peuvent représenter les Eléments. Vous pouvez y déposer des choses provenant de votre lieu de méditation. Une image, une photo , une statue peut tout aussi bien faire l'affaire.



4. Créer un autel est une exploration de l'esprit et de la sagesse très personnelle. Il y a de nombreuses associations élémentales traditionnelles et nous vous encourageons à suivre votre cœur. Qu'est-ce qui vous parle dans votre jardin spirituel intérieur ? Laissez vous guider par vos préférences.

En créant un autel qui exprime la beauté et ce qu'elle signifie, vous honorez la sensualité de la vie. Nos perceptions s'ouvrent quand nous nous tenons dans une atmosphère sacrée et d'amour.


Puissent ces clefs élémentales vous servir pour vous ouvrir et vous connecter à vos paysages intérieurs et extérieurs, enrichir vos cœurs et donner du sens à votre être.

Avec de nombreuses bénédictions,

Awakening Avalon.

Source :Awakening Avalon


Artiste : Ida Rentoul

samedi 9 mai 2015

The Goddess Hekate de Stephen Ronan, Partie 5

Les Soupers d'Hécate de K.F. Smith
Traduction et adaptation de Serpentine

Carrefour sur un site gallo-grec - Vaucluse - photo de Serpentine
Les soupers d'Hécate (deipna hekatês ou bien encore Hekataia ou Hekatêsia) étaient des offrandes laissées aux carrefours chaque mois à la déesse.
Le but n'était pas seulement d'apaiser l'effrayante déesse mais aussi, nous l'apprenons par Plutarque (Moralia, 709 A), d'être « apotropaioi » c'est-à-dire de repousser les fantômes sans repos ne pouvant demeurer dans leurs tombes et qui reviennent sur terre en quête de vengeance.
Une armée d'êtres invisibles et malfaisants répondant à l'appel rugissant de leur meneuse et reine au milieu de la nuit.

En réalité, ces offrandes sont un dérivé spécifique d'un culte primitif rendu aux morts. Et dans une certaine mesure, cette offrande spécifique est reconnue comme étant adressée à une Hécate dont nous avons déterminé qu'elle est une divinité recomposée.
Elle fut une déesse lunaire, et probablement même une déesse des routes tout autant que du monde souterrain. Et déterminer laquelle de ces trois fonctions fut attribuée dès l'origine est un autre sujet. Cependant, cela ne nous concerne pas ici attendu que l'amalgame était déjà acquis bien avant le Plutus (594 ff) d'Aristophane dans lequel nous trouvons la première référence sur le sujet.

Les soupers d'Hécate étaient déposés aux croisements. La triple déesse est clairement identifiée au point de rencontre de trois routes nommé « trioditis » « trivia ». Les carrefours sont aussi des lieux reconnus comme étant toujours hantés par les fantômes des morts sans repos.
Au sujet des jours au cours desquels les offrandes étaient faites, les témoignages semblent contradictoires au premier abord, créant une confusion pour les chercheurs modernes.

D'un côté nous pourrions dire que le moment était « à la nouvelle lune », ou plus exactement comme le rapportent les érudits au sujet d'Aristophane (Plutus, 594) « kata tên noumênian...herperas », c'est-à-dire la veille de la nouvelle lune. Cette déclaration est tout à fait en accord avec le caractère et les fonctions de la déesse. La date du sacrifice était déterminé, du moins originellement, par la première apparition de la nouvelle lune qui serait vue comme Hécate elle-même revenant du royaume d'Hadès. Les offrandes aux morts étaient alors faites ce jour.

D'un autre côté, il est également dit que les sacrifices à Hécate et les offrandes apotropaïques étaient faites le « trentième », c'est-à-dire le dernier jour du mois selon le décompte grec. Ce jour était consacré aux morts. En fait, à Athènes, les trois derniers jours du mois étaient dédiés aux puissances du monde souterrain et considérés apophrades (néfaste). Les deipna étaient donnés à Hécate et aux apotropaioi, les libations dédiées aux morts, etc.

La divergence sur les dates toutefois est une apparence. Les grecs déterminaient le temps en année lunaire, ce qui est le cas durant la prime période des sacrifices. La veille de la nouvelle lune se produisait donc le treizième jour de chaque mois. Le calendrier réformé ne prend pas en compte les phases lunaires. Néanmoins, la vieille habitude d'appeler le premier jour du mois « noumênia », jour de la nouvelle lune », persiste depuis un temps indéfini.
De là, quand l'érudit mentionne«  à la veille de la noumênia », il a sans doute à l'esprit le trentième jour du mois selon le nouveau calendrier. Il semble certain ensuite, partiellement sans doute dû au fait que le nombre trois et tous ses multiples sont particulièrement sacrés pour Hécate, que les sacrifices sont rattachés au trentième jour, en dépit du fait que, quand le calendrier fut réformé, la raison première du choix de date devint caduque. Il est possible bien sûr que le rite fut également réalisé dès l'apparition de la nouvelle lune aussi bien que le trentième jour du mois. Mais cela ne peut être prouvé actuellement.

Une référence dans l'Hécate de Diphilus et un passage de Philochorus – également mentionné par Athénée, 645 – souligne que la veille de la pleine lune (le treizième jour du mois de Mounichion (cfC.A. Lobeck, Aglaophamus, Konigsberg, 1829, p 1062)) Hécate était commémorée aux carrefours avec un gâteau orné de bougies connu sous le nom d' « ampiphôn ».
Ce prototype frappant du gâteau d'anniversaire était aussi un aliment de rigueur. Il semble également que cette observance de la pleine lune provint, de façon tardive, d'Artémis.
Comme c'est habituellement le cas avec les offrandes aux morts, les soupers d'Hécate du treizième jour du mois étaient composés de nourriture. Les ingrédients, du plus loin qu'il en soit fait mention, étaient les « magides », un genre de pain ou de gâteau dont les ingrédients et la forme ne sont pas précis, les « mainis », un petit poisson, du « skoroda », de l'aïl, du « triglê », du mulet (un poisson), des « psammêta », un gâteau sacrificiel décrit par Harpocrate comme du même genre que le « psaista », des œufs, du fromage et peut-être des « basunias », un genre de gâteau dont la recette est donnée par Semus dans l'Athenaeus, XIV.545 B.

Certainement qu'une partie ou la totalité des éléments dans ce dépôt cérémonial étaient considérés comme possédant quelques vertus particulières ou alors cette association est recommandée pour Hécate et sa suite.
Par exemple, comme la croyance ancienne et répandue que le coq est le symbole du soleil et que tous les âmes vagabondes doivent se soumette à son invocation et retourner d'où ils viennent. Probablement que c'est une des raisons pour lesquelles les œufs sont régulièrement associés au culte des morts. Dans beaucoup de cas cependant, le choix des éléments composant un sacrifice est dû à leurs propriétés et associations au culte. La croyance, par exemple, que l’ail est souverain contre les vampires serait le résultat de cet usage le cadre-ci.
Si, également, le fait évident que le « triglê » ou mullet était sacré pour Hécate est suffisamment expliqué par le conservatisme religieux. Diverses autorités mentionnent qu'Athénée donne des explications à ce sujet, bien que ce soient des idées et des théories tardives.

Toutefois il se peut que la nourriture ainsi offerte avait un but prophylactique – détourner l'« enthumion », la prompte colère d'Hécate et des fantômes.
De là, si Roscher a raison, le titre d' « Eucoline » qui est attribuée à la déesse par Callimaque incarne alors réellement la fervente prière du dévôt à cette occasion pour une digestion facile.

Avec les soupers d'Hécate, il peut être inclus les biens nommés « katharmata », « katharsia » et « oxuthumia ». Tous les trois sont liés aux sacrifices expiatoires et purificateurs à Hécate qui sont réalisés à intervalles réguliers pour la maison et ses habitants. Ils sont déposés aux carrefours à l'attention d'Hécate et, comme c'est habituellement le cas, avec des offrandes pour les esprits invisibles et irritables. Le dévôt se retire « ametastrepti », sans un regard en arrière.
En somme, comme Rohde le suggère (Psyche, ii. 79, n.1), les trois cérémonies étaient sans doute confondues les unes avec les autres, et avec l' « Hekatês deipnon ».

Le sens général de « katharmata » signifie déchet, poubelle en tous genres. À ce sujet, selon un passage dans l'Ammonius ( p79, Valckenaer), « katharmata » ( « katharmata kai apolumata comme Didyme le dit dans l'Harpocration, s.V. Oxuthumia) signifie tout ce qui est sacrifié par la maison et qui n'entre pas vraiment dans la cérémonie. Ainsi, par exemple, l' « aponimma » composé d'eau et de sang souillés. Le « katharmata » était tout simplement sacré pour Hécate et, donc, déposé aux croisements.

Le « katharsia », d'un autre côté, semble avoir été la totalité de ce qui était laissé des sacrifices après la cérémonie achevée dans et autour de la maison. Parmi les éléments probablement inclus : les œufs et les chiens sacrifiés.
Il est notoire que ces derniers étaient sacrés pour Hécate et prenaient une part importante dans les rituels de nettoyages de la maison autant chez les grecs que chez les romains.
Avant d'être sacrifiés, ils devaient être touchés par chacun des membres de la famille. Ce procédé, « periskulakismos » , implique dans de telles occasions le plus vieil animal domestique de la maisonnée devienne le « pharmakos » , c'est-à-dire le bouc émissaire du foyer.

Un autre détail important dans ce rituel, et dans tous les autres similaires dans le monde, est évoqué par Plutarque (Moralia, 709 A) et décrit par Eschyle (Choeph. 9 (Kirchhoff)). Il s'agit de la fumigation de la maison. Après que cette dernière est réalisée, l'encensoir (un objet toujours en terre cuite) est déposé aux carrefours. En d'autres mots, dans cette cérémonie du « katharsion », le seul élément épargné est l'encensoir lui-même qui sera offert.

Nous avons appelé cette cérémonie une fumigation car ce sont les mots des érudits eux-même « kathairontes tên oikian ostrakinô thumiatêrio » > purifiant la maison avec un encensoir en terre cuite. L'opération était assez familière. Quelques interprétations différentes de ces mots ont eu une influence considérable sur le débat moderne à propos de l' « oxuthumia ».
Il est déterminé que ce qui est brûlé dans l'encensoir diffère de la composition utilisée lors du katharmata ou katharsia. Et que le procédé était en lui-même l' « oxuthumia ».
Cela, à cause d'un dérivé du mot « thumon » « thyme ». Si cela est vrai, les anciennes autorités jugées les plus sûres sont dans l'erreur. La plupart d'entre elles identifient l' « oxuthumia » au « katharmata », ou au « katharsia »le moins souvent.Pour autant que nous le savons,aucun d'eux n'étaient brûlés.
Sans tenir compte de l' « aponimma », qui pourrait ne pas être brûlé, nous savons qu'après que le chien soit sacrifié, la dépouille est déposé à un carrefour. Nous pensons que les œufs déposés étaient crus (schol de Lucian, Dial. Mort. I 1, p 251, Rabe) mais aussi, si nous croyons ce que Clement Alexandrinus (Strom. Vii. 844 ) évoque de ce sacrifice, qu'ils sont parfois affirmés être « zôogonoumena », capable de remplir leurs fonctions naturelles.
Et probablement que la théorie selon laquelle l' « oxuthumia » est relié au « thumon » amène plus de confusion que de clarté. Habituellement l' « oxuthumos » souligne l'idée d'un caractère fort et prompt à la colère. Les écrivains actuels préfèrent toutefois adopter le point de vue de Rohde (i.276 n.) que l' « oxuthumion » serait plutôt l'idée d'un état plus emphatique contenu par l' « enthumion », un mot qui, comme nous l'avons vu précédemment, est presque technique dans ce domaine particulier. L' « oxuthumia » serait alors «  la cérémonie pour se prévenir du courroux d'Hécate et des fantômes ».
Ainsi, il devient un terme générique pour le « katharmata » ou « katharsia », et nous comprenons donc pourquoi les anciens lexicographes identifièrent tantôt avec l'un ou l'autre.

Toute interférence lors des offrandes aux Dieux est de fait considérée comme sacrilège et le coupable est passible d'une punition. Cela était particulièrement effrayant dans les cas d'offrandes aux morts. Par exemple, comme nous l'avons vu, le dévôt retire l' « ametastrepti ». Pour la raison qu'il puisse être effrayé par les esprits affamés si ils lui sont apparus. Hekate était supposée « attacher le coupable au carrefour qui s'était attardé à son souper » et le punir en le frappant de folie, ou d'une affliction similaire, ce qui est une spécialité d'Hécate.
En fait, un curieux passage dans Petronius, 134, souligne que même un simple et accidentel arrêt après le katharmata au carrefour étant considéré comme dangereux.
Théphraste dit que le supersitieux (char, XVI) «  si il aperçoit des festins avec de l'aïl à un carrefour, se détournera, déversera de l'eau sur sa tête et convoquera les prêtresses auquelle il apportera « a squill » (qui connaît ce mot?) ou un chiot pour une purification. ».
En dépit cependant des périls supposés qu'ils impliquent, autant que le fait notoire qu'ils étaient infects et peu agréables, les soupers d'Hécate étaient le plus souvent mangés par une personne.
Le motif le plus commun bien sûr étant la pauvreté.

Notre première référence est donnée par Aristophane, Plutus, 594, où Penia déclare que les riches ont le meilleur. Chremylus rapporte par la déclaration qu' « Hécate montre qu'être pauvre et affamé n'est pas une bonne chose. Elle demande que les serviteurs ou les riches lui donne un souper par mois que les pauvres prendront à peine sera-t-il déposer . ». Un véritable argument aristophanien !

Cela a été pris au pied de la lettre par les érudits, donnant lieu à des commentaires modernes à ce sujet, que les soupers d'Hécate étaient «  des repas laissés aux carrefours chaque mois par les riches au bénéfice des pauvres. »
Fréquemment les philosophes cyniques remplissent leurs escarcelles de soupers d'Hécate ou prétendent l'avoir fait. Et la référence à cette pratique était un lieu commun littéraire spécifique de leurs écrits.
Nous pouvions attendre cela d'une école dont la doctrine de retour à la nature se moque de toutes les conventions – religieuses ou autres – et singe toutes les usages des couches sociales les plus basses.
Parfois les soupers d'Hécate étaient soustraits dans un esprit de bravade comme dans le cas de la bande athénienne nommée les Apaches qui fut critiquée par Démosthène dans son discours contre Conon ( liv.19).

Tout du moins, Hécate était profondément enracinée dans le cœur de la population. De tous les anciens cultes, aucun n'a montré une aussi grande vitalité.
Au XI s. ap. JC, l’Église essayait toujours d'endiguer la pratique des offrandes aux carrefours.
Même aujourd'hui, les carrefours demeurent étranges et les chiens continuent de percevoir ce qui est invisibles au regard humain. Hécate elle-même mène les célèbres chevauchées sorcières du Moyen-Age, pendant qu'en Germanie le Chasseur Sauvage, et en Touraine la figure héroïque de Foulques Nerra, ce grand ancêtre des Plantagenêt, errant à travers l'obscurité accompagné d'un hôte immatériel, sont une claire indication que Hécate et ses suivants ont seulement pris un autre visage.

The Goddess Hekate de Stephen Ronan, partie 4

Hécate dans l'Art de L.R. Farnell
traduction et adaptation de Serpentine

Triple Hécate au vase et au croissant de lune - misandre.canalblog.com


(Malgré les recherches effectuées, je n'ai pu retrouver toutes les œuvres illustrant l'ouvrage de M. Ronan. Hormis la première photo illustrant cette traduction, les autres photos sont celles des œuvres mentionnées dans le texte.)

Les traces laissées par les monuments sur la personnalité d'Hécate sont presque aussi nombreuses que celles de la littérature. Mais c'est dans la période la plus haute seulement qu'elles expriment sa nature plurielle et mystique.


Avant le V ième s., il y a une possibilité qu' Hécate fut habituellement représentée sous une forme simple comme tout autre divinité, et ce fut ainsi que les poètes béotiens l'imaginèrent. Leurs vers ne contiennent aucune allusion à une déesse à la triple forme.
La pièce la plus ancienne connue est une terre cuite de petite taille trouvée à Athènes comportant une dédication à Hécate dans le style du VI ième s. La déesse est assise sur un trône , la tête ceinte d'un lien. Elle est représentée sans attribut ou marque typique. La seule valeur de cette œuvre d'un type général évident est sa référence et la nomination de l'inscription, et cela prouve que la forme simple de la déesse est sa représentation la plus ancienne, tout comme sa reconnaissance à Athènes, avant l'invasion perse.

Avec cette exception, les vases à figures noires et ceux plus anciens à figures rouges sont les seuls pièces nous montrant Hécate dans les périodes archaïque et transitionnelle.
Sur ces vases, tout comme ceux de la période tardive, la forme de la déesse est simple et son attribut usuel est la double torche.
Aussi, aussi loin que nous pouvons définir la symbolique dans ses plus anciennes représentations, nous devons dire qu'il n'y a pas de référence à son caractère lunaire mais à son aspect de déesse du monde souterrain ou de la terre.

Ainsi sur le vase à figures noires de Berlin, nous voyons Hécate munie de torches se tenant proche de Koré. Entre elles, un Hermés chtonien chevauchant une chèvre.
Sous la même forme et avec des attributs identiques, elle est présente sur un vase de Nola représentant l'exposition de Triptolème avec le don des grains de céréales. Déméter, Proserpine,probablement Artémis, Hadès ainsi qu'Hécate sont également présents et, ici, sont associés aux divinités éleusiniennes de la végétation et du monde souterrain.
Cependant sur cette scène et une ou deux autres semblables d'autres vases, nous ne pouvons, en l'absence de preuve littéraire, assumer comme Steuding que la déesse ait jamais reçu de culte mystique à Éleusis. C'est une méthode commune aux peintres des vases que de représenter un groupe élargi dont certaines figures n'ont pas de prise directe avec le culte ou la légende.


D'autres représentations sur vase dans lesquelles Hécate apparaît la désignant clairement comme une divinité du monde souterrain sont très rares, et l'interprétation en ait souvent douteuse. Ainsi dans les illustrations variées du retour de Proserpine, une des figures est souvent reconnue comme celle d'Hécate qui pourrait être aussi Déméter portant une torche.
La seule certitude qui peut être relevée est dans une représentation sur vase du IV ième s. dans le style de l'Italie du sud au British Museum. Nous voyons la déesse couronnée d'un cercle rayonnant autour de sa tête et munie de torches précédent le chariot transportant Hadès et Proserpine. Il est impossible que cette figure soit celle de Sélène, Déméter ou d' une Furie. Il ne peut s'agir que d'Hécate apparaissant ici comme lunaire et probablement aussi comme une divinité du mariage, tout comme dans la Troade d'Euripide.


Ceci est presque tout ce que nous pouvons rassembler à propos d'Hécate à partir des vases peints toutes périodes confondues. Rien de distinctif sur sa forme ou sa tenue, et même les torches ne sont pas un élément sûr pour la reconnaître. Nous avons des informations sur l'apparence d'Hécate dans la peinture qui nous donnent certains détails là où les vases échouent à aider. Selon l'extrait mentionné par Eusèbe de Porphyre, elle était représentée vêtue d'une robe blanche et de sandales dorées dans une de ces figurations, de sandales dorées dans une autre. Mais c'est probablement un genre appartenant à la période artistique tardive.


Parmi les œuvres issues de la sculpture du V ième s., la représentation principale d'Hécate fut réalisée par Myron. Malheureusement tout ce que nous savons de cette statue est qu'elle montrait la déesse dans une forme simple et que cette œuvre avait été forgé pour le culte d'Egine. Si Myron, dans son œuvre, cédait au règne de la passion du mouvement dramatique, donc nous pourrions illustrer cette Hécate avec la fresque découverte à Thasos par le Dr Conze. La déesse y est vue drapée dans un long chiton, munie de deux torches, accompagnée de chiens sauvages bondissant à ses côtés.
Alcamène mettait en avant la forme triple d'Hécate qui est plus commune que la simple, si bien que celle ci de disparut jamais tout à fait. Pausanias, dans ces écrits bien connus, attribut à Alcamène lui-même l'invention de cette forme. Cependant tout ce que nous sommes en droit de conclure de ses écrits est qu'Alcamène fut le premier éminent sculpteur à sculpter une statue de la triple Hécate.
Il est probable que cette triple forme a été vue sur des monuments avant que l'oeuvre d'Alcamène fut produite. Mais la question de la signification de la triplicité doit être débattue en premier.



Quelques écrivains tardifs sur la mythologie, tels que Cornutus et Cléoméde, puis quelques modernes, comme Preller ou comme l'auteur dans le Lexicon de Roscher et Petersen, expliquent les trois figures comme le symbole des trois phases de la Lune. Mais peu d'entre eux se prononcent en faveur de cette idée, et beaucoup, contre. En premier lieu, la statue d'Alcamène représente Hécate Epipurguidia, considérée par les athéniens durant une période comme la gardienne des portes de l'Acropole. A cet endroit, elle est associée aux Charites, divinités de vie rattachées aux floraisons et aux fruits. Ni à cet endroit ni devant les portes de la maison du citoyen elle n'apparaît comme une déesse lunaire.

Nous pourrions aussi demander : pourquoi une divinité, qui fut considérée par fois comme la lune alors qu'elle avait de nombreuses et plus importantes connexions , a été représentée sous une forme triple soulignant les phases de la lune ? Et pourquoi la sculpture grecque est coupable d'avoir produit le seul exemple de symbolisme astronomique, alors que Séléné, qui est évidemment la lune et rien d'autre, n'a jamais été traitée de la même façon ? Dans le même ordre, Hélios aurait pu être représenté avec douze têtes.
Si cela avait vraiment été l'intention d'Alcamène, il est difficile de savoir comment il a pu réalisé une telle représentation pour une place publique athénienne. Et nous oublions aussi souvent de nous demander comment le grec ordinaire considérait ce monument. Il est plus certain que douteux qu'Alcamène apposa un croissant au front de chacune des figures, ils ne seraient pas clairement reconnus comme des phases de la lune. Il a pu l'avoir fait ou fait autre chose encore, tout comme nous ne savons rien des détails de cette œuvre.

Fresque égéenne
Mais, comme c'est le dernier monument montrant le croissant, et que ce dernier est sur une seule figure, il est peu probable qu'Alcamène ait placé cet insigne sur toutes.


Sur la fresque trouvée à Egine nous voyons qu'une figure tient les torches, la seconde, une cruche et la troisième, une coupe. Petersen suppose que ces objets sont des allusions à la lune laissant la gracieuse rosée sur l'herbe. La torche pourrait suggérer aux grecs , mais pas toujours, que la personne qui la porte est Séléné. Mais quelle preuve avons-nous que la cruche et la coupe fassent allusion à la rosée et qu'ils soient des symboles courants liés à la déesse de la lune ? Pour la représentation arborant ces objets, elle pourrait certainement être reconnue comme Séléné si elle fut la porteuse de coupe par excellence. Mais elle ne l'est pas. Cependant si la représentation d'Alcamène portait simplement une torche, une coupe et une cruche, la grande idée que la triple forme symboliserait les trois phase de la lune de rosée aurait été révélée au public.
En fait, parmi les nombreux monuments tardifs qui représentent la triple Hécate, aucune n'arbore quelques attributs ou propriétés pouvant désigner Séléné. Nous ne pouvons appliquer le nom avec certitude qu' à une seule de ces représentations.
Une seconde explication qui demeure aussi par une ancienne autorité est que la triple forme se réfère à l'idée hésiodique de la déesse d'une divinité aux nombreux éléments. Que l'hekateion est en fait une trinité de Séléne, Perséphone et Artémis, ou représente le « koré phosphoros » sous la forme et avec les attributs découlant de la lune, du monde souterrain et de la terre.
Une telle explication peut être renforcée par l'analogie de figures similaires tel le Zeus bicéphale, « Zeus triophthalmos », et peut-être par le Borée bicéphale d'un vase illustrant la poursuite d'Orythyia.
L'objection à cette opinion est plus insuffisante qu'incorrect. Artémis, Déméter, Hermés, Aphrodite ont chacun plusieurs natures, différentes sphères d'action, mais l'idée de représenter chacun d'eux de façon trine ou multiples n'est illustrée par aucune artiste grec.
Et bien que Hécate peut avoir été ordinairement reconnue comme une déesse des trois mondes, ayant une association avec Séléné, Artémis et Perséphone, une triple forme qui lui aurait à peine été donnée pour cette raison seule, qui n'avait pas cette représentation pour des raisons pratiques liées aux carrefours à trois branches.
Il est vrai que nous n'avons pas de preuve certaine que cette représentation n'avait pas cours avant Alcamène, mais c'est la seule explication raisonnable pour le choix de la forme triple de la statue destinée à l'entrée de l'Acropole. Tout ce que nous avons besoin de supposer est que l'Hékateia des carrefours ou au front des maisons comportait déjà trois têtes. Cela aurait pu suggérer à Alcamène d'élargir ce type figuratif dont l'origine serait une pure convenance d'ordre pratique et d'assembler trois figures autour d'une colonne ou dos à dos, autant investir chacune des figures d'attributs se référant à la nature complexe de la divinité, de sorte que la triplicité n'était plus seulement une convenance mais l'expression du caractère essentiel.
Après Alcamène, il n'y eut plus de grand sculpteur auquel fut attribué une triple Hécate.. Parmis les nombreuses représentations parvenues jusqu'à nous, nous aurions pu nous attendre à trouver quelques traces de l'influence de son œuvre.
Cela ne coûte rien de regarder des œuvres telles que l'Hécate du Capitolin ou du Leyden Museum comme des copies. Il n'y a rien dans leur style qui n'ait trait même de loin à la période d'Alcamène.

Hécate  du capitolin - musée Leyden


Mais la prétention de la fresque trouvée à Egine, et maintenant au Konigswart en Bohême de représenter quelque chose de l'esprit de l'oeuvre original est certainement la meilleur. L’œuvre apparaît comme étant du IV ième s. av. JC et possède un considérable intérêt artistique. Pour autant qu' il peut être jugé des publications, les visages ont une dignité et une grandeur rappelant le plus vieux style, les cheveux dégagent les joues et l'expression est austère, solennelle. Mais l'archaïsme dans le traitement du drapé n'est ce qui peut être attendu de la part d'un élève de Phidias, à moins que cela ne soit retenu comme une tradition de sculpture hiératique. Et Petersen peut avoir raison au regard du dernier fragment trouvé d'un hekateion, qu'il a publié dans le Römische Mittheilungen des deutschen Institutes, comme très proche du travail d'Alcamène.
Malheureusement, rien ne fut préservé que les trois torses mis dos à dos. De la position des bras, nous pouvons conjecturer que les mains tiennent des attributs tels que cruche, coupe ou torche. Ce qui est le plus important avec ce fragment est la façon dont est traité le drapé qui montre des plis et un arrangement commun au travail de l'école de Phidias, la ceinture cachée, et le pli supérieur du chiton tombant bas de façon à former un large bord autour de la taille.
Parmi les derniers monuments représentant la triple Hécate, nous trouvons l'illustration de presque toutes les idées religieuses qui ont déjà été examinées.

Sa connexion avec les Charites à Athènes explique ces œuvres dans lesquelles, sous l'Hermé de la triple déesse, trois jeunes filles dansant main dans la main autour d'un mât. Les jeunes filles portent le calathus – emblème de fertilité – sur leur tête, et elles-mêmes avaient une proximité dans la forme attribuée à Hécate.
La même idée, son association avec la terre fertile, est exprimée par le symbole de la pomme dont une à plusieurs figures de ce trio l'ont souvent en main, comme sur un monument de Catajo à Vienne, ou par les fruits qui sont quelquefois gravés sur le mât de la colonne d'Hécate. Entre les épaules des figures sur le monument mentionné, il est possible de voir une petite statue de Pan. Et quelques associations avec le culte phrygien peut expliquer la cape phrygienne que l'une des figures porte dans un bronze du Capitolin et un autre bronze du British Museum.
La personnalité de l'Hécate Kleidouchos, la gardienne des portes, est identifiée par la clef qui visible dans sa main dans plusieurs de ses représentations. Il est possible que cela fasse allusion non seulement aux portes de la maison et de la ville mais aussi aux portes des enfers qu'elle est supposée garder. La clef est connue pour être aussi un des insignes d'Hadès.

Les dernières pièces de monnaie et gemmes et encore sculptures fournissant une ample illustration de son terrifiant aspect infernal. Parfois sa chevelure est serpentine, comme celle de la Gorgone, ou le serpent est dans sa main, un symbole de signification égale avec le fouet et la corde qu'elle partage avec les Furies. L'épée ou la dague qu'elle arbore souvent se réfère à la déesse des châtiments.
Un monument empli d'illustrations archéologiques d
'idées étranges sur ce culte demeure l'Hekateion de marbre de la collection Bruckental à Hermanstadt.
L'avant de l'ensemble est divisé par des lignes parallèles formant des saynètes.
Sur les épaules sont gravés en bas-relief deux figures, l'un étant Tyché tenant une corne et l'autre qui serait peut-être Némésis. Sur la poitrine, un soleil levant est visible. Dans la seconde scène se trouvent des femmes avec des enfants, Hermès avec un caducée et deux animaux, probablement des chiens.
La troisième scène peut être interprétée comme l'initiation d'un enfant. Une Hécate triple se dresse à gauche, et à la droite, une femme pointe un couteau sur un animal qui semble être un petit chien.

Sur les gemmes tardives, nous trouvons parfois un aspect lunaire clairement affiché, telle la gemme publiée par Müller, où la lune juchée sur un nuage Hécate.
Cette représentation montre les différentes interprétations de la triple forme : trois têtes et six mains. Seul la partie basse du corps se rapproche de l'Artémis éphésienne. Nous avons là très certainement une véritable réminiscence d'un culte de même origine. Et nous trouvons des têtes de taureaux forgées sur l'idole d’Éphèse comme ici, sur la gemme nous pouvons constater la présence de taureaux aux pieds d'Hécate.

Ce type de représentation d'un corps simple surmonté de trois têtes peut dérivé des hermaion des rues et des carrefours dont il existait dans la période tardive des représentations à trois corps, ce qui qui devait être beaucoup moins en usage dans les temples-monuments où Hécate était représentée dans une action dramatique. La forme-type était plus en usage et aura des mouvements plus naturels que la trinité à trois figures complètes.

L'exemple le plus mémorable d'un corps simple avec les six bras et les trois têtes fut trouvé sur la frise de Pergame où elle est armée d'une lance, d'une épée, d'un bouclier et d'une torche, combattant un géant aux jambes serpentines.

Hecate - Frise de Pergame

Il est intéressant de noter que la forme de la déesse dans ce dernier monument de la véritable sculpture grecque est libérée de ses traits terrifiants et du symbolisme ampoulé qu'elle acquiert dans la littérature et les arts par la suite.
La divinité du monde souterrain a le front bombé, les cheveux retombant dessus, son expression est sérieuse et fixe, la solennité que les ombres jette sur les profils. Ici, tout comme dans la peinture sur vase des premières périodes et dans le relief égéen, les formes et le drapé sont ceux propres à la déesse vierge.